Ramener le père à la maison

"Ramener son père à la maison, voilà une mission difficile pour Xu Yun... C'est sa mère qui l'envoie retrouver ce père qui a quitté le domicile conjugal il y a 6 ans. A 17 ans, Xu Yun n'a jamais quitté son village. Il va pourtant, tout en maugréant, sauter par-dessus le mur et partir pour la ville avec, pour seul bagage et seule richesse, deux canards dans sa hotte.

Il découvre une cité menacée depuis quelques jours par des inondations. Un ""oncle"" lui servira d'abord de guide, avant de l'abandonner. Un policier l'attrapera, puis le prendra sous son aile, dans l'intention de le ramener chez lui. Ensemble, ils parcourront une partie du chemin qui mènera Xu Yun vers l'âge adulte.

Non sans ironie, mais avec une grande simplicité et un sens très sûr de la mise en scène, le réalisateur parvient à dépasser les clichés ville-campagne en faisant de l'histoire de cet adolescent une sorte de conte moderne où toutes les rencontres sont possibles, même si chaque être humain semble être, dans cette Chine nouvelle, un petit détail de l'Histoire... La recherche d'un père, dans la ""rue du bonheur"", tient en effet de l'épopée, avec ses épreuves, ses personnages interlopes, ses événements inattendus (la violence rattrapera le héros). Une quête difficile qui, au fil des jours, ramènera Xu Yun à son point de départ, fort toutefois de ses expériences vécues et de ses exploits.

Filmant avec la distance, la lenteur et l'humour que l'on rencontre chez certains cinéastes taïwanais, Ying Liang, avec une touche satirique et un ton très personnels, réalise là un premier film très prometteur."