Critique
"Images magnifiques, prouesse technique (des mois de tournage dans des conditions extrêmes), pour aller traquer sur et sous la banquise tout un bestiaire méconnu: ours blanc, bœuf musqué, caribou (dont on suit l'étonnante migration), phoque, morse, renard polaire, loup arctique, lemming, narval, bélouga, baleine boréale, guillemot, etc.
Plus d'une heure durant, le regard se perd sur cette vaste étendue glaciale, vierge et blanche, où la terre et la végétation n'existent que durant un très court été. Aussi chaque espèce doit-elle s'adapter pour survivre. Pourtant, malgré ces conditions extrêmement arides, la vie, avec ces moments de tendresse et de cruauté, foisonne. Le documentaire renonce cependant à se faire véritable plaidoyer pour ""ne pas perdre le Nord"" (comme l'ose les dernières paroles du film) et préfère devenir une sorte d'opéra sauvage filmé que la musique de Bruno Coulais (qui composa celle des CHORISTES) n'accompagne pas toujours d'heureuse façon en dépit des voix de Jorane et d'Elisapie Isaac. C'est ainsi que le réchauffement climatique, qui a notamment pour conséquence le recul de la banquise, n'est qu'esquissé et que les images glissent à la façon de clichés dont on aurait apprécié qu'elles interrogent davantage."
Serge Molla
