Nouveau Monde (Le)

Affiche Nouveau Monde (Le)
Réalisé par Terrence Malick
Pays de production U.S.A.
Année 2005
Durée
Musique James Horner
Genre Aventure, Historique, Romance
Distributeur Metropolitan FilmExport
Acteurs Noah Taylor, Christian Bale, Colin Farrell, Q'orianka Kilcher, August Schellenberg
N° cinéfeuilles 519
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Incontestablement, un souffle nouveau anime les récentes réalisations s'inspirant de l'histoire de l'Amérique. Ainsi LE SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN, cette superbe histoire d'amour entre deux hommes, est un western qu'aurait à coup sûr renié John Wayne. Ainsi TROIS ENTERREMENTS, ce road movie immergé dans l'aujourd'hui du Texas, délivre-t-il un message étranger à tout autre western traditionnel.

La dernière réalisation de Terrence Malick s'inscrit elle aussi dans cette nouvelle approche. Nous sommes au début du XVIIe siècle, sur les côtes de Virginie. Trois bateaux anglais viennent d'accoster pour établir une colonie. Mais au lieu de mettre en évidence et de stigmatiser les inévitables affrontements entre les Indiens installés dans cette région et les immigrants, ce film se focalise sur les relations qui s'instaurent, difficilement il est vrai, entre deux univers si différents. C'est au travers des liens ambigus se nouant entre le capitaine de l'un des bateaux et la fille d'un chef indien que va s'articuler cette saga.

Plutôt que l'illustration d'un choc des civilisations et des mondes, ce film est avant tout un hymne à la Création, un poème visuel où des personnages tentent de vivre la pureté d'un amour au sein d'une nature encore vierge. Mais à force de privilégier cette approche esthétisante ainsi qu'une envahissante présence de bons sentiments, LE NOUVEAU MONDE finit par dégager un ennui certain. Il est bien à craindre, comme l'a écrit un critique cinématographique, que ""les spectateurs ne se lassent du énième plan de graminées caressées par le vent""!

Georges Blanc





Un autre avis



Parmi les films évoquant la conquête des Amériques, celui de Terrence Malick n'est pas le plus mauvais, et de loin. S'il sacrifie un peu trop sentimentalement au mythe du bon sauvage, il présente néanmoins une vision assez nuancée des premiers contacts entre une tribu indienne et des colons anglais.

Certes, il ne faut pas chercher le souffle propulsant AGUIRRE. Le capitaine John Smith est loin de la démesure du héros de Werner Herzog. L'approche de Malick est plus ethnographique, au point qu'il se perd parfois dans les détails de la vie quotidienne. Mais la lenteur délibérée de son film restitue à merveille les grands espaces, la succession des saisons, les temps forts et les passages à vide vécus par des conquérants qui se sentent bien petits face à une immense nature.

On ne manque pas d'être saisi par la splendeur des paysages et par le soin apporté à la reconstitution. Il y aurait peut-être de quoi chipoter sur certains choix musicaux: un adagio d'un concerto pour piano de Mozart, alors que la musique anglaise de l'époque (Byrd, voire Purcell) aurait aussi bien fait l'affaire. Cette histoire de la belle princesse Pocahontas, aux antipodes de la guimauve disneyenne, peut se voir reprocher son caractère élégiaque: pour ceux qui se laisseront entraîner par son courant à la fois doux et puissant, ce sera un beau moment de cinéma.

Daniel Grivel"

Ancien membre