Grounding - Les derniers jours de Swissair

Affiche Grounding - Les derniers jours de Swissair
Réalisé par Michael Steiner
Pays de production
Genre Documentaire
Distributeur inconnu
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 519

Critique

C'est après avoir lu le livre de René Lüchinger La chute de Swissair que le producteur Peter-Christian Fueter a décidé d'en tirer un film, d'une part pour qu'un large éventail de la population soit mieux informé, de l'autre parce que cet événement n'était que la pointe de l'iceberg de la crise économique secouant la Suisse des années 90. On entrait dans une ère de changement de mentalité et d'abandon des valeurs traditionnelles.

Voilà donc ce film tant attendu des Helvètes nostalgiques de leur compagnie aérienne nationale et, plus globalement, des contribuables que nous sommes tous, curieux de savoir comment des centaines de millions de francs ont disparu corps et biens dans le naufrage de cette compagnie. Mêlant, maladroitement, disons-le d'emblée, documents d'archives et scènes de fiction, ce film retrace les quelques années et jours qui ont précédé la chute de la maison Swissair, en tentant de mettre en lumière les rouages de cette faillite.

Le 2 octobre 2001, en voyant la flotte de Swissair clouée au sol, le peuple suisse subit le premier choc émotionnel. Comment était-ce possible? Une rigoureuse reconstitution des faits nous permet de nous familiariser avec des personnages tels que Philippe Bruggisser, Marcel Ospel, Lukas Mühlemann, à leur désavantage, Mario Corti, Moritz Suter à leur avantage, et de nous aider à comprendre comment se sont enchaînées les décisions et leurs conséquences.

A l'initiative du livre d'abord et de ce film ensuite, il y a donc un pari audacieux et une prise de risques certaine. Il faut en remercier les auteurs et encourager nos concitoyens à prendre meilleure connaissance de cette page noire de notre histoire. Un seul regret, mais d'importance, c'est que le réalisateur et le producteur aient jugé bon de greffer des personnages de fiction sur une cascade de faits réels qui constitue déjà en soi une sorte de thriller. Cette option affaiblit l'impact d'un film qui aurait gagné à n'être qu'un documentaire, tant les événements relatés respirent l'authenticité.

Georges Blanc