Critique
"Une actrice qui triomphe à la télé mais qui n'a qu'une envie, interpréter Simone de Beauvoir au cinéma. Un pianiste surdoué au sommet de son art et de la gloire, mais qui ne rêve que de solitude et de promenade à la campagne. Un collectionneur d'art qui, au soir de sa vie, décide de se séparer de tous ses trésors. Enfin, virevoltant au milieu de ces hommes et de ces femmes du monde et de ces existences enviées, une jeune provinciale qui vient tenter sa chance à Paris, comme l'a fait autrefois sa grand-mère, ancienne dame-pipi dans un palace parisien.
Voilà une comédie primesautière et au premier abord sans prétention qui est une agréable surprise dans le paysage plutôt morose du cinéma français actuel. Si l'on excepte une absence de rythme occasionnelle ainsi que quelques grossières invraisemblances dans le scénario, compensées il est vrai par la réalité de l'unité de lieu constituée par le proche environnement du Théâtre des Champs-Elysées et par le rôle important d'une célèbre sculpture de Brancusi, on est séduit par l'approche humaniste de cette comédie. De ces personnages tous insatisfaits quelque part, Danièle Thompson en fait ""les solistes d'un même concerto"", selon le mot de Claude Brasseur. Voilà un film où l'on est amené peu à peu à comprendre des gens que, a priori, on croirait très loin de nous. C'est ce que Jessica, la jeune et naïve provinciale, va découvrir petit à petit. Frank Capra avait coutume de répéter: ""Ce qui intéresse les gens, ce sont les gens."" C'est ce qui va faire le succès de cette comédie humaine."
Georges Blanc
