Bronzés 3 (Les) - Amis pour la vie

Affiche Bronzés 3 (Les) - Amis pour la vie
Réalisé par Patrice Leconte
Pays de production France
Année 2005
Durée
Musique Etienne Perruchon, Zucchero
Genre Comédie
Distributeur Warner Bros. France
Acteurs Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Michel Blanc
N° cinéfeuilles 518
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Vingt-sept ans après LES BRONZES FONT DU SKI, désormais deuxième et non second film d'une trilogie légendaire, voici donc que le troisième enfant, conçu dans le plus grand secret, paraît aux yeux de la grande famille des fans qui applaudit à grands cris...

Avec des ruses dignes de celles ayant entouré le lancement de STAR WARS, LE SEIGNEUR DES ANNEAUX et autres HARRY POTTER, les bobines ont fait leur premier tour mercredi dernier, et même à minuit une dans certaines salles de Suisse romande...

Les années ayant passé, les héros ont pris de la bouteille et connu des fortunes diverses. Le temps n'est plus au Club Med, mais au Prunus Resort, luxueux complexe hôtelier de la Côte Emeraude en Sardaigne. Dirigé par Popeye (Lhermitte, faut-il le préciser?), l'établissement prodigue des programmes non pas de thalasso mais de pruneaux-thérapie...

Le reste de la joyeuse équipe, chacun ayant investi quelques centaines d'euros dans la réalisation du projet, affluent pour des retrouvailles qui - restons dans les fruits - seront mi-figue mi-raisin. Les aficionados retrouveront avec plaisir des gags, des situations et des répliques récurrents, tout comme on aime à remettre ses pieds dans une paire de bonnes vieilles pantoufles bien adaptées à sa morphologie. Lhermitte fait face aux aléas les plus scabreux avec aplomb et fait bonne figure face à sa légitime, Ornella Muti, nouvelle venue dans la distribution; Christian Clavier, qui a raté une opération de chirurgie esthétique sur Dominique Lavanant, s'est recyclé comme moniteur d'auto-école besogneux et doit se contenter d'une piaule dans la dépendance réservée au personnel; à l'instar de Marie-Anne Chazel (qui s'est offert un tour de poitrine digne de Malibu) et de Michel Blanc, fondateur d'une chaîne californienne de salons de coiffure spécialisés dans les moumoutes, Gérard Jugnot et Josiane Balasko se sont mariés et forment un couple de beaufs idéaux.

Que dire? La plupart des critiques parues tartinent sur l'évolution des personnages mais n'avancent pas grand-chose sur les qualités ou les défauts du film. Mais est-il seulement possible de mettre en cause une œuvre ""tribale"", où il s'agit de prendre en considération la troupe dans son ensemble, sans s'appesantir sur les détails personnels? Une chose est sûre: les compères ont dû bien s'amuser pendant le tournage, surtout si la consommation de langoustes a été conforme à celle du scénario (""on participe à l'extinction de l'espèce, je crois bien"", suppute Ornella Muti préoccupée par la gestion fantaisiste de l'hôtel), et l'imagination collective aura fait faire quelques détours au synopsis...

Compte tenu du fait que les deux premiers BRONZES ont marqué leur époque et sont devenus ce qu'il est convenu d'appeler des films cultes, dont les répliques étaient récitées par cœur (une autre génération avait fait de même avec LES TONTONS FLINGUEURS), on peut s'attendre à ce que nombreux seront ceux qui trouveront au n. 3 non pas un goût de réchauffé, mais celui d'un petit pain au chocolat presque proustien... Et puis, au temps des déficits publics monstrueux, des parachutes dorés, des banlieues en feu, du sens de l'humour en perdition, on peut toujours rêver un peu. ""Faut rigoler!"" chantait Henri Salvador..."

Daniel Grivel