Romeo and Juliet get married

Affiche Romeo and Juliet get married
Réalisé par Bruno Barreto
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 517

Critique

On sait qu'au Brésil le football occupe une place importante dans la vie de tous les jours. On sait aussi quel engouement - ou même quels débordements - ce sport peut entraîner un peu partout dans le monde. Le cinéaste brésilien Bruno Barreto (il travaille aux Etats-Unis autant que dans son propre pays) s'amuse à décrire ce phénomène, dans une comédie romantique qui se veut naïve et sans grande prétention.

Ceux qui aiment le ballon rond savent qu'un match de football peut entretenir un certain suspense. Au moins dans les premières minutes... ROMEO AND JULIET GET MARRIED en est malheureusement totalement dépourvu. Le cinéaste a beau appeler Shakespeare à la rescousse, tenter de remplacer les Montaigu et les Capulet par les fans des Palmeiras et les Corinthianos - les deux plus prestigieuses équipes de foot de Sao Paulo -, on a bien du mal à se passionner pour des joutes essentiellement sentimentales et conventionnelles qui traînent en longueur. Ce qui aurait pu être une comédie de mœurs ou même une satire - Barreto prétend se référer à la comédie italienne des années 60, mais il doit confondre - n'est qu'une approche très caricaturale du monde des fans-clubs. Les situations se veulent outrancières, les supporters sont insupportables, tout ce monde a peut-être l'air de bien s'amuser, mais le spectateur se lasse vite de côtoyer des gens au comportement le plus souvent ridicule et infantile et dont l'horizon mental se limite aux poteaux de corner. Les deux amoureux - Romeo, un ophtalmologue de 45 ans, et Juliet, avant-centre d'une équipe de foot féminine - réussiront à s'extraire indemnes du fanatisme ambiant. Shakespeare, oublié depuis longtemps, aurait vite relégué ce film en troisième ligue.

Antoine Rochat