Kekexili - La patrouille sauvage

Affiche Kekexili - La patrouille sauvage
Réalisé par Lu Chuan
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 517

Critique

Le Kekexili est un no man's land, dans le Quinghai, une province perdue de l'ouest de la Chine, au pied du Tibet. Sortes de hauts-plateaux à 5'000 m d'altitude, où vivent de nombreuses espèces rares, comme l'antilope tibétaine sauvage dont le pelage sert à faire un cachemire de luxe. Ces antilopes sont chassées par des braconniers qui risquent leur vie pour quelques yuans. Au début des années 90, des Tibétains ont formé une patrouille de volontaires pour essayer d'arrêter ces braconniers. Le film est tiré de cette histoire authentique. Il est construit comme un récit de voyage et commence le jour où un jeune journaliste de Pékin arrive dans le camp de la patrouille pour mener une enquête. Il va accompagner le chef tibétain et ses hommes jusque dans cette région reculée. Il écrit le journal de ce périple, avec les difficultés, les conditions extrêmes, la neige, le froid glacial, le manque d'oxygène, ainsi que la rencontre avec de féroces braconniers. Peu vont survivre à cette mission.

Dans ce deuxième film, Lu Chuan n'a travaillé qu'avec des amateurs. Un tournage qui fut également difficile à cause des conditions extrêmes. Un bon nombre n'ont pu supporter le climat et ont dû quitter le tournage, confie le réalisateur.

Un très beau film, sorte de western chinois, d'une esthétique convaincante. Un scénario bien construit et prenant. La fiction se transforme en documentaire. Le cinéaste nous montre une nature grandiose, belle et hostile. Il joue aussi avec nos nerfs et nos émotions. Le suspense est maintenu crescendo. Des scènes fortes nous prennent à la gorge comme l'enlisement en direct d'un membre de la patrouille. Les rapports humains sont violents. La bande-son incluant chants et psalmodies de moines apporte un contraste dans cette réalité plutôt noire. Et que dire de la scène finale, funèbre et surréaliste? Une lecture complexe comme pour un idéogramme chinois. Le commentaire ajouté en voix off nous donne une piste: les autorités chinoises vont faire du Kekexili une grande réserve naturelle protégée. Ainsi le sacrifice des Tibétains n'aura pas été vain...

Ancien membre