Vie sur l'eau (La)

Affiche Vie sur l'eau (La)
Réalisé par Mohammad Rasoulof
Pays de production Iran
Année 2005
Durée
Genre Drame
Distributeur Haut et Court
Acteurs Ali Nasirian, Hossein Farzi Zadeh, Neda Pakdaman, Abdolkarim Ghani-Koovei, Aref Zakeri
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 516
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Un vieux pétrolier rouille paisiblement au large d'une petite île iranienne. On y trouve de quoi loger pour pas trop cher et, peu à peu, une petite communauté y a pris racine. On y cultive des légumes, on y élève des chèvres. Il y a une école pour les enfants. Les hommes gagnent la vie de leur famille en détachant et vendant la ferraille qui provient des soutes du navire. Ce petit monde est parfaitement organisé parce que sur lui veille le capitaine Nemat (Ali Nasirian), bon père, mais autocrate, qui sait tirer son épingle du jeu.

Ainsi va LA VIE SUR L'EAU, fable sur une soumission et un immobilisme criants. L'auteur, Mohammad Rasoulof, l'a imaginée pour s'offrir un champ d'observation de la vie en communauté, sous l'empire d'un chef. Il situe son histoire en Iran pour lui donner un déroulement réaliste, mais l'universalité du thème ne fait aucun doute. La société du capitaine Namet ne se pose aucune question et subit sans sourciller; c'est au public que cet enfermement donne la claustrophobie. Un jour, il faudra quitter le navire pour aller en pèlerinage. Et peut-être reconstruire la communauté sur un autre sol. Chacun suivra sans protester. Le seul qui osera s'enfuir sera cruellement puni, sans que personne ne bronche.

Il y a pourtant un espoir. C'est l'""enfant-poisson"" qui, inlassablement, pêche et rend leur liberté aux poissons venus se perdre dans les cales du bateau par les fissures de la coque. Quel enfant-poisson délivrera les membres figés de la communauté? Cette histoire étrange, dont la violence n'est jamais qu'implicite, ranime un constat connu. Tant qu'on ne touche pas au confort de chacun, à ses acquis, il n'y a pas de raison de stimuler son esprit critique. Et si c'était cela, la tragédie de l'homme?"

Geneviève Praplan