Monde de Narnia (Le)

Affiche Monde de Narnia (Le)
Réalisé par Andrew Adamson
Pays de production U.S.A., Pologne, Slovénie, République tchèque
Année 2008
Durée
Musique Harry Gregson-Williams
Genre Fantastique, Aventure
Distributeur Walt Disney Studios Motion Pictures France
Acteurs Ben Barnes, Georgie Henley, Skandar Keynes, William Moseley, Anna Popplewell
N° cinéfeuilles 516
Bande annonce (Allociné)

Critique

Après les mises en images de l'œuvre de Tolkien (LE SEIGNEUR DES ANNEAUX) et des romans de J. K. Rowling (la série des HARRY POTTER), les studios Disney ont décidé de réagir. Ils le font avec force en s'attaquant aux Chroniques de Narnia, l'œuvre de Clive Staple Lewis, écrivain et essayiste anglais (1898-1963), reconnu pour ses ouvrages sur le christianisme, et qui fut notamment l'ami de Tolkien. Voici donc le chapitre 1: LE LION, LA SORCIERE BLANCHE ET L'ARMOIRE MAGIQUE. Public cible: les familles, d'où une structure narrative plus simple et une réalisation dans laquelle la violence est beaucoup moins explicite.

Dans la maison d'un vieux professeur, il était une fois une partie de cache-cache entre les quatre frères et sœurs Pevensie, Peter, Susan, Edmund et Lucy, la cadette qui se dissimule dans une armoire. Or voici qu'elle bascule dans un pays magique, où les quatre enfants se retrouveront bientôt pour vivre des aventures hors du commun. Car dans cette contrée plongée dans un hiver interminable, dû à la malfaisance de la Sorcière blanche, le temps ne compte pas, les animaux parlent alors que s'y mesurent les valeurs d'autorité, d'honnêteté, de solidarité ou de choix moral.

Pétri de références mythologiques et notamment chrétiennes, bien et mal s'y affrontent, avec une étonnante valorisation du sacrifice. Ainsi, pour sauver le monde de Narnia, Aslan, le lion qui incarne le bien, négocie sa mort avec la redoutable Sorcière blanche, glaciale beauté personnifiant le mal puissant et sournois. Et ce sacrifice permet d'évoquer la mort et son dépassement, puisqu'à la surprise incrédule de Lucy et de sa sœur - comme les femmes de l'Evangile au matin de Pâques - Aslan ressuscite! Mais la culture chrétienne, en voie de disparition, permettra-t-elle au (jeune) public de comprendre ces évocations?

Par ailleurs, si les quatre enfants ne traduisent pas tous la même aisance devant la caméra, c'est certainement la plus jeune, Georgie Henley, qui s'en tire le mieux dans ce long métrage qui, comme il se doit, fait la part belle à de multiples effets spéciaux, notamment pour donner corps à quelques étonnantes créatures (nains et géants, faunes et centaures, minotaures et cyclopes, etc.) Toutefois, malgré le soin apporté aux costumes et aux décors, l'ensemble manque singulièrement de rythme et plusieurs séquences ne sont pas abouties ou sont alors trop courtes pour que le spectateur ait eu le temps de s'identifier aux personnages ou aux situations traversées. A noter enfin que le blog suivant consacre nombre d'informations à ce film: blog.narnia.ch

Serge Molla