Jiburo - Sur le chemin de la maison

Affiche Jiburo - Sur le chemin de la maison
Réalisé par Lee Jung-Hyang
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 516

Critique

"JIBURO - deuxième long métrage, tourné il y a trois ans, de la réalisatrice Lee Jung-Hyang - s'adresse à un très large public, et se veut international. ""Tous publics à partir de 5 ans"" précise d'ailleurs le dossier de presse. Nous voilà donc prévenus.

La cinéaste coréenne raconte l'histoire d'un jeune garçon de 7 ans, Sang-Woo, qui se voit contraint d'aller passer ses vacances chez sa grand-mère. Une grand-mère qu'il ne connaît pas et qui vit dans un village perdu. Du genre ""enfant-gâté-tête-à-claques"" le jeune citadin doit apprendre à vivre en pleine nature, et surtout à cohabiter avec une vieille femme de 77 ans, courbée et muette, qui l'accueille avec tout son cœur et qui, lorsqu'elle ne peut plus répondre à ses nombreux caprices, lui fait comprendre par gestes qu'elle est vraiment désolée...

Les (bonnes) intentions de la réalisatrice sont claires, dès le départ, et le message se subodore hélas un peu trop vite. L'intérêt s'en va ainsi déclinant, malgré l'apparition de quelques personnages secondaires, et la mise en images - honnête - ne suffit pas à sauver l'entreprise. La grand-mère - Kim EulBoon, authentique paysanne engagée à l'occasion de ce tournage - reste solide sur ses jambes, mais ne peut pas non plus, à elle seule, sauver le film. Yoo Seung-Ho - jeune acteur de TV interprétant le rôle de Sang-Woo - ""surjoue"" constamment, quand il ne cabotine pas: il eût fallu mieux le diriger pour que JIBURO puisse toucher plus subtilement la corde sensible du spectateur et donner naissance à un poème visuel parlant avec naturel - comme c'était sans doute l'intention de la cinéaste - des petites choses de la vie. L'histoire de la naissance d'une relation empreinte d'une grande tendresse, entre un jeune enfant et une vieille dame, méritait plus que ce traitement laborieux. Et le doublage en français, rendu inévitable bien sûr, n'arrange pas les choses.

Face à l'invasion des images de synthèse et à l'heure des films racoleurs et bourrés d'effets spéciaux destinés aux jeunes spectateurs, on aurait souhaité pouvoir mieux défendre JIBURO, une entreprise à la fois plus modeste et plus sympathique...

"

Antoine Rochat