Critique
Le titre anglais (WEDDING CRASHERS) annonce mieux la couleur: John (Owen Wilson) et Jeremy (Vince Vaughn) - conseillers en affaires de divorce, semble-t-il - adorent s'inviter aux mariages de parfaits inconnus pour profiter de la table et des filles qu'on y rencontre. Un vrai duo de semeurs, de vrais parasites de la drague. Avec plus ou moins de succès et beaucoup de sans-gêne ils se fondent dans la foule des invités et finissent invariablement par en devenir les vedettes. Un véritable métier qui passe par toute une série de règles qu'ils ont mises au point au fil de leur déjà longue expérience.
Le synopsis pouvait encore laisser quelque espoir... Las! Les derniers doutes disparaissent vite, et la réalisation de David Dobkin s'enlise dans la platitude et l'ennui. Avec en prime un relent assez nauséabond, tant l'hypocrisie, le mensonge et l'égoïsme crasse font bon ménage dans cette histoire qui se veut drôle, mais qui dérape vers la banalité et la convention. Surchargé de gags assez lourds, le film s'essouffle dès le premier mariage. Accrochez-vous, il y en aura encore douze. Tout est si prévisible, tout est tellement formaté grand public que l'on a hâte de voir John et Jeremy retourner chez eux, chacun avec la femme (qui ne sera sans doute pas celle) de sa vie.
SERIAL NOCEURS n'est qu'une suite interminable de bavardages sans intérêt, une véritable logorrhée de propos oiseux ou triviaux, une comédie de deux heures qui se traîne, sans rythme, même si à chaque mariage tout le monde se remet à danser. Sur l'écran ça rigole beaucoup, dans la salle beaucoup moins.
Antoine Rochat