Schiza

Affiche Schiza
Réalisé par Guka Omarowa
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 508

Critique

"Au carrefour de la Russie, de la Chine et de l'Iran, le Kazakhstan (sur lequel s'élève le cosmodrome de Baïkonour) a une histoire assez chaotique. La population essentiellement nomade de ses steppes a été soumise à la Russie au milieu du XVIIIe siècle; en 1920, le pays devient une des républiques de l'URSS. Le stalinisme entraîne notamment la sédentarisation forcée et la mort d'un tiers de la population, sans parler de déportations et de la création des camps du goulag. L'accès à l'indépendance en 1991 est suivie de vagues d'émigration.

Dans ce pays naufragé mais proie de convoitises vu ses gisements secondaires de pétrole, tout semble possible. Les nouveaux riches roulent les mécaniques; les obscurs et les sans-grades survivent grâce à toutes sortes d'expédients: combats de boxe sans règles, avec pour récompense une ""Mercedes américaine""; vol de fils électriques sur des lignes désaffectées; vente à la sauvette de tout et n'importe quoi.

On fait la connaissance d'un adolescent renfermé, surnommé Schiza (pour schizophrène), emmené par sa mère en consultation chez un médecin payé en nature, qui prescrit un médicament et, dès que possible, un séjour dans un hôpital. Le compagnon de sa mère, Sakura, l'utilise en vue de recruter des boxeurs pour des combats illégaux, prospectant parmi des demandeurs de travail se réunissant chaque matin sur une place, comme dans l'Evangile.

La mort d'un amateur sur le ring fait basculer la vie de Schiza, qui a promis au mourant d'apporter l'argent du combat à sa fiancée Zinka. Le garçon tombe amoureux de celle-ci, qui en devient de plus en plus jolie, d'autant qu'il est gentil avec son bambin de fils. Mais il n'est pas toujours facile de faire fifty-fifty, au Kazakhstan.

Bien écrit, bien joué (Olschas Nusuppajew, trouvé par la réalisatrice dans un orphelinat, est très authentique), peu bavard, SCHIZA est du vrai cinéma, où c'est l'image qui parle avant tout. On ne peut que lui souhaiter une belle carrière; encore faudra-t-il qu'il trouve son public."

Daniel Grivel