Critique
Charlie vit avec ses parents et ses grands-parents dans une bicoque délabrée aux abords de la ville. Pauvre mais unie, la famille se nourrit de soupe aux choux. Près de chez eux, une gigantesque usine fabrique le meilleur chocolat du monde. Lorsque Willy Wonka, son propriétaire, offre à cinq enfants une chance de visiter sa chocolaterie, Charlie ne rêve plus que de trouver une des tablettes contenant un ticket d'or, passeport pour la grande découverte.
Dans le concert de critiques élogieuses qui ont accompagné la sortie de ce film qui surfe également sur la vague des succès de l'été, voici qu'il nous faut apporter un bémol de déception. Alors que le livre de Roald Dahl d'où est tiré ce film fait une place de choix à l'émerveilement et à l'imagination, Tim Burton, pourtant rompu aux exigences du film fantastique, ouvre les vannes à un torrent de sucreries et de mièvreries qui frise l'écœurement. Et ce ne sont pas les ballets chantés sombrant dans le ridicule, ni les dérapages moralisateurs, ni les bons sentiments qui animent le quotidien de la famille de Charlie, et encore moins la pitoyable prestation de Johnny Depp, dont on a dit à juste titre qu'il s'était fait la tête de Michael Jackson, qui arrangent les choses. Il serait cependant intéressant de savoir comment les enfants apprécient cette œuvre.
Georges Blanc
