Calvaire

Affiche Calvaire
Réalisé par Fabrice Du Welz
Pays de production France, Belgique, Luxembourg
Année 2004
Durée
Musique Vincent Cahay
Genre Epouvante-horreur
Distributeur Mars Distribution
Acteurs Jackie Berroyer, Laurent Lucas, Philippe Nahon, Jean-Luc Couchard, Brigitte Lahaie
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 507
Bande annonce (Allociné)

Critique

"A 33 ans, Fabrice Du Welz n'a pas que des idées roses dans la tête. Son premier long métrage est un abîme dans lequel il attire lentement le spectateur, avec un sens marqué de l'oppression. ""Je suis très friand, dit-il, de cinéma déviant, populaire, épique, burlesque, d'horreur. C'est grâce à MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE que j'ai découvert Hitchcock.""

Marc Stevens (Laurent Lucas) est un chanteur pour vieilles dames. Après le pathétique concert qu'il vient de donner dans une maison de retraite, il prend la route pour le sud où l'attend un gala de Noël. Mais la campagne d'hiver est sombre et pluvieuse, le chanteur se perd dans les bois. Un panneau semble lui sauver la vie, il découvre l'auberge ""Bartel, 3 km"". Quelques confidences n'alertent pas le jeune homme. Le psychisme de son hôte est très fragile depuis que sa femme l'a quitté. Il se met peu à peu à confondre son visiteur avec elle, et puisque la voilà revenue, il n'est plus question qu'elle s'en aille.

Le spectateur comprend vite que Marc est tombé dans un piège. L'immense étendue des bois, les éclairages d'hiver, la pluie, tout annonce un enfermement, un isolement qui laissent une pleine liberté à Bartel, pas le moindre espoir à Marc. Le malaise des premières images, qui semblait devoir s'estomper lorsque Marc a pris la route, resurgit à l'auberge pour s'enfler inexorablement. La mise en scène y joue son rôle, séquence interminable et sans autre bruit que celui de la tondeuse lorsque Bartel rase les cheveux de sa victime, accumulation de sons troublants, de voix d'outre-tombe lorsque l'image s'em-balle dans le délire ambiant. Le vertige de la folie est imparable et pour construire un film d'horreur, il n'y a pas mieux. Tandis qu'en toile de fond de cette tragédie s'affirme une vérité toute nue: la maladie d'amour, l'aveuglement amoureux peuvent rendre fou. C'est ce qui retient CALVAIRE de tomber dans la gratuité."

Geneviève Praplan