Une nuit

A la fin de sa journée de travail Hanieh rentre chez elle. Elle vit seule avec sa mère - qu'on ne verra jamais, mais on comprend qu'elle attend quelqu'un pour la nuit. Hanieh est donc très fermement priée de quitter la maison et d'aller dormir ailleurs. Voilà pourquoi elle va errer toute une nuit à Téhéran, rencontrant trois hommes, chacun lui offrant de faire un bout de chemin avec elle en voiture.

Le premier est un provincial dragueur et menteur, le deuxième un médecin qui vit mal une rupture sentimentale. Quant au troisième, un graphiste, il évoquera longuement un amour passion qui s'est très mal terminé.

Premier film de Niki Karimi, actrice iranienne très connue qui a décidé de passer derrière la caméra, LA NUIT frappe par l'extrême économie des moyens cinématographiques mis en œuvre. Les acteurs sont tous non professionnels, exception faite d'Hanieh Tavassoli, à qui la réalisatrice a demandé simplement d'être parfaitement naturelle. Se dégagent de ce voyage nocturne dans les rues de Téhéran une sorte de chronique sociale en même temps qu'une critique assez vive du monde masculin - l'élément culturel le plus visible de la société. Mais derrière les hommes apparaît aussi, au travers des dialogues - ou plutôt les monologues - des trois conducteurs et dans un jeu de miroirs de plus en plus éclairant, un tableau amer du statut de la femme en Iran.

Description délicate de la vie des gens au quotidien, UNE NUIT témoigne d'une grande sensibilité et s'inscrit dans la droite ligne de TEN (2002) et des films d'Abbas Kiarostami.