Nordeste

Affiche Nordeste
Réalisé par Juan Solanas
Pays de production Argentine, France
Année 2004
Durée
Musique Eduardo Makaroff
Genre Drame
Distributeur TFM Distribution
Acteurs Carole Bouquet, Enrique Piñeyro, Mercedes Sampietro, Ignacio Jiménez, Aymará Rovera
N° cinéfeuilles 504
Bande annonce (Allociné)

Critique

"A 43 ans, après avoir presque tout sacrifié à des ambitions d'ordre professionnel, Hélène (Carole Bouquet, dans un rôle difficile) décide de changer d'existence et d'adopter un enfant. Un désir de maternité qui va l'entraîner jusqu'aux confins de l'Argentine. Elle découvre là-bas le Nordeste, une région sauvage et déshéritée où la beauté des paysages contraste violemment avec la pauvreté des habitants. Durant cette quête, Hélène est confrontée à une société en crise, où les destins sont écrasés par le poids d'une misère qui engendre corruption et trafics en tous genres. Elle rencontrera Juana, une paysanne qui vit seule, sur un petit lopin de terre, avec son fils de 13 ans, Martin. Juana est d'ailleurs sous le coup d'une mesure d'expropriation. Quant à Martin, on le sent glisser vers la délinquance.

Le premier film de Juan Solanas est intéressant. La vision qu'il nous présente du Nordeste est faite sans pathos, sans complaisance non plus. Les acteurs sont bien dirigés, le ton est juste et le trafic d'adoption d'enfants, entreprise tout particulièrement odieuse, est décrite avec réalisme.

Tout au long des rencontres qu'elle fait et des amitiés qu'elle tisse, Hélène devra faire face à ses propres doutes, à ses propres questionnements. Plus qu'à une simple recherche d'enfant à adopter, c'est à une forme de voyage initiatique que l'on assiste.

NORDESTE se veut dénonciation. Et le cinéaste argentin Juan Solanas - fils du célèbre réalisateur Fernando Solanas - ne tombe pas dans le piège d'une conclusion fermée qui bloquerait le message: les derniers mots d'Hélène (""Tout va bien"" dit-elle à Martin) sont peut-être - en dépit du tragique de la situation - un petit signe d'une prise de conscience, une petite lueur d'espoir."

Antoine Rochat