Joyeux Noël

Affiche Joyeux Noël
Réalisé par Christian Carion
Pays de production France, Belgique, Roumanie, Allemagne, Grande-Bretagne
Année 2005
Durée
Musique Philippe Rombi
Genre Drame, Guerre, Historique
Distributeur UGC
Acteurs Gary Lewis, Guillaume Canet, Diane Kruger, Dany Boon, Benno Fürmann
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 504
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le soir de Noël 1914, dans les tranchées qui se font face sur le front franco-allemand, un événement hors du commun va bouleverser à jamais le destin de cinq personnages. Un prêtre écossais, un lieutenant français, un officier allemand d'origine juive, un ténor allemand et une soprano danoise - toutes deux stars à l'époque - vont se retrouver au cœur d'une fraternisation sans précédent entre soldats allemands, français et britanniques.

Surprenante à plus d'un titre, cette œuvre force assurément la sympathie. Alors qu'on s'interroge sur la possibilité d'une telle fiction, le dossier de presse nous apprend que ce film est inspiré d'une histoire véridique qui s'est déroulée d'ailleurs en plusieurs endroits du front pendant la Grande Guerre. Ce soir-là quelques officiers ont osé franchir le pas et en quelque sorte désobéir à leurs supérieurs en sortant des tranchées pour aller serrer les mains de leurs ennemis.

Surprenante aussi parce que le réalisateur n'a pas craint de mettre de l'humour dans son récit, ce qui atténue la noirceur de la guerre et de ses atrocités. Il a su encore mettre en évidence le fait que la véritable frontière entre les belligérants n'était pas entre les camps, mais entre ceux qui faisaient la guerre et ceux qui voulaient qu'on la fasse. C'est pourquoi ce film a une dimension profondément humaniste. On n'est pas près d'oublier cette messe célébrée dans la nuit de Noël et réunissant dans une même ferveur les combattants des deux camps.

Georges Blanc


Tout le monde ne le sait pas, car on ne l'a pas crié sur les toits à l'époque: lors de la veillée de Noël de 1914, en pleine guerre des tranchées, des poilus français et leurs adversaires ""boches"" ont fraternisé, observant une trêve que la Nativité rendait incontournable, comme on dit aujourd'hui.

Un jeune officier se trouve projeté à la tête d'un bataillon très exposé au front franco-allemand. Sur l'autre bord, une cantatrice danoise et son partenaire, talentueux ténor allemand, sont séparés par la guerre: lui se retrouve en troufion, sous les ordres d'un officier juif un peu lunatique.

Les combats sont sévères, et les pertes lourdes de part et d'autre. Les Français voient arriver en renfort des Ecossais endurants, accompagnés par un aumônier robuste. Les échanges de balles et d'obus font mal, l'hiver est rigoureux, la survie difficile. Entre les tranchées boueuses, les cadavres s'accumulent.

A l'approche de Noël, le prince héritier, fils de l'empereur Guillaume, a l'idée d'organiser un concert pour l'état-major engagé en France. La cantatrice danoise est choisie. Elle accepte, dans l'espoir de retrouver son compagnon. Un récital a lieu dans le quartier général allemand, château français dont les maîtres (Michel Serrault et Suzanne Flon) sont les otages. La cantatrice obtient d'aller au front. Retrouvailles émouvantes. C'est la veille de Noël. Les adversaires, qui n'ont pas cessé jusqu'ici de se tirer dessus, acceptent un cessez-le-feu. Quittant leurs tranchées respectives, ils se retrouvent dans un no man's land où, sous la conduite de l'aumônier écossais, ils célèbrent une messe de Minuit insolite et fraternisent. Les deux chanteurs font un tabac.

Le lendemain, la trêve se poursuit. Les bouteilles circulent, on dispute une partie de football amicale. L'officier allemand prévient son collègue français que ses positions vont être bombardées et l'invite à se réfugier chez lui; il en ira de même lors de la riposte...

La hiérarchie sanctionnera ces actes de fraternisation. Dans le film, les Français sont envoyés à Verdun, les Allemands à Potsdam, c'est-à-dire à des endroits particulièrement exposés.

Reconstitution soignée, excellentes distribution et interprétation, belle bande sonore: Joyeux Noël sort juste un peu trop tôt par rapport à la saison...

Daniel Grivel

Daniel Grivel