Bashing

Jeune Japonaise enlevée en Irak, Yuko est rentrée dans son pays après des mois de captivité. Mais dans la culture du Japon, on refuse l'idée du bénévolat auquel se consacrait Yuko et l'on n'accepte semble-t-il pas qu'un otage soit libéré. La jeune fille et sa famille vont dès lors subir injures et menaces et finir par perdre leurs emplois.

Au-delà de l'actualité politique de ce film, d'un aspect non négligeable, c'est avant tout l'existence d'un être humain fragile, avec ses aspirations et ses déboires, qui est désespérément mise à nu. Dévalorisée dès son jeune âge dans son milieu scolaire et familial, professionnel et sentimental, Yuko a enfin pu se réaliser au sein d'une activité où elle se sentait appréciée et utile, dans une ONG établie en Irak. Et c'est au moment où disparaît celui qui était son unique appui, son père, qu'elle se raccroche à ce souvenir.

Rebutant de prime abord, d'un rythme agaçant de lenteur et de répétitions, le film prend peu à peu une dimension tout intérieure et finit par dégager une émotion trop longtemps contenue. La réalisation concourt à cette réussite, tant le thème du harcèlement prend tout son sens, sur le plan humain comme dans le décor, avec ses escaliers nus montés et descendus à répétition, son environnement glauque, le rythme de travail déshumanisé et l'absence d'un quelconque sourire.