Papa

Affiche Papa
Réalisé par Maurice Barthélémy
Pays de production France
Année 2004
Durée
Musique Philippe Morino
Genre Comédie dramatique
Distributeur Gaumont Columbia Tristar Films
Acteurs Alain Chabat, Yaël Abecassis, Judith Godrèche, Martin Combes, Anne Benoit
N° cinéfeuilles 504
Bande annonce (Allociné)

Critique

J'avais envie de parler des pères qui ne font pas vraiment pères, qui ont gardé un côté gamin puisqu'ils ont les mêmes références que leurs enfants. Le père de mon film est un homme qui n'arrive pas à exprimer ce qu'il traverse, explique Maurice Barthélémy. Le réalisateur français a déjà signé CASABLANCA DRIVER et RRRrrrr. Avec PAPA, il change de registre. PAPA raconte le voyage, d'un père et de son fils. On ne sait trop pourquoi ils ont entrepris de traverser la France, mais l'espace clos de la voiture où ils passent trois jours les rapproche. On finira par découvrir que des circonstances graves ont obscurci leur vie.

On retrouve ici la problématique de KOKTEBEL, œuvre magnifique de Boris Khlebnikov et Alexei Popogrebsky, eux aussi intéressés par la relation d'un père et de son petit garçon, entraînés sur les routes par la vie. La comparaison s'arrête là et ce n'est pas sans regrets car le propos est beau. Toutefois le film français se situe à des lieues du film russe. Pas un seul instant il n'atteint l'intensité du second. S'il fait des efforts de retenue, Maurice Barthélémy craque parfois et retrouve les tics de la comédie franchouillarde, vulgarité, coups de colère disproportionnés, blagues sans intérêt. Mais oublions ces écarts. Alain Chabat dans le rôle du père fait lui aussi des efforts et l'enfant qui lui donne la réplique, Martin Combes, est très mignon.

Il reste qu'il faut attendre quelque cinquante minutes avant de comprendre ce qui marque ces deux personnages. Et après la révélation, tout continue comme avant. L'histoire est jolie, mais traitée avec tant de superficialité qu'on peine à compatir. Quelques beaux paysages, bien filmés, une mise en scène qui évite la monotonie de quatre-vingts minutes de voiture, le pouvoir de séduction de l'enfant, et quoi? La psychologie des personnages n'est jamais vraiment fouillée. Les sentiments, les doutes qu'ils ressentent sont évoqués avec légèreté, à la fin du film, tout ira bien. Espérons que l'équipe du film ira voir KOKTEBEL.

Geneviève Praplan