Critique
Neurobiologiste chilien, Francisco Varela a joué un rôle important, au niveau international, dans le domaine de la recherche scientifique. Ami du dalaï-lama et de plusieurs philosophes de renom, Varela est mort d'un cancer en 2001.
Le cinéaste documentariste zurichois Franz Reichle a voulu rencontrer Varela dans les derniers mois de sa vie. Constitué essentiellement de témoignages, son film donne évidemment la priorité aux interviews et aux discours. L'attention du spectateur est ainsi fortement sollicitée, mais le cinéaste réussit pourtant à aérer le propos, créant une forme de respiration interne par des images de lieux, de paysages ou par quelques scènes de préparation d'un repas. L'essentiel du film reste, bien sûr, l'approche discrète d'un homme qui parle de sa vie et qui en sait les limites.
MONTE GRANDE raconte - à l'aide de documents filmiques familiaux - la jeunesse et la vie de Varela. Dans la deuxième partie du film Franz Reichle questionne surtout l'homme de science et philosophe, mais aussi ses proches et ses amis. Se dégage de ce travail de recherche le portrait d'un homme admiré et controversé, qui a tenté d'établir des ponts entre la science occidentale et la sagesse orientale, entre la neurobiologie et la philosophie. La démarche du film est intéressante, et la sérénité de l'homme face à une mort qu'il sait proche fait de ce document un témoignage hors du commun.
Antoine Rochat