Critique
Œuvre de l'écrivain-cinéaste Buddhadeb Dasgupta - dont on se rappelle l'excellent UTTARA (2000) - SWAPNER DIN est un film déroutant. Le réalisateur indien n'a pas réussi cette fois-ci à rendre convaincant ce road movie assez étrange, qui paraît se désintégrer en cours de route.
Présentateur de films éducatifs, Paresh sillonne son pays en compagnie de son chauffeur Chapal. Un jour, il embarque dans son bus Amina, une jeune veuve musulmane qui souhaite retourner au Bangladesh. En chemin il se fait voler son appareil de projection, puis sa voiture, et il perd enfin son compagnon qui tombe sous les balles de bandits. Ce qui ne l'empêche pas de poursuivre obstinément un fantasme, celui de retrouver une actrice tout droit sortie d'une bobine d'un des films qu'il présente chaque soir...
Tout ce mélange fait long feu. Le film hésite entre le réalisme et l'onirisme, la comédie et le constat social, la poésie et le portrait doux-amer des trois protagonistes. Il se peut que cet apparent laisser-aller et cette complexité soient déchiffrables par un public indien, ce qui n'est pas le cas du spectateur européen. Autant UTTARA avait pu toucher un large public, autant SWAPNER DIN - un film qui, en Inde, a bénéficié d'un gros budget - aura sans doute de la peine à faire carrière à l'étranger.
Antoine Rochat
