Café Lumière

Affiche Café Lumière
Réalisé par Hou Hsiao Hsien
Pays de production Taïwan, Japon
Année 2004
Durée
Musique Yosui Inoue
Genre Drame
Distributeur Diaphana Films
Acteurs Tadanobu Asano, Yo Hitoto, Masato Hagiwara
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 499
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Cinéaste taiwanais se situant aux antipodes du cinéma commercial actuel, Hou Hsiao Hsien n'avait plus rien produit depuis MILLENIUM MAMBO (2001). Avec KOHI JIKOU (CAFE LUMIERE) il opère son retour, non sans faire un détour par le Japon puisque son dernier film a été tourné à Tokyo et produit par une société nipponne. Faut-il y voir un signe des difficultés qu'il a à tourner dans son propre pays?

Journaliste active et solitaire, Yoko revient de Taiwan. Elle mène une enquête sur un compositeur de musique très connu, Jiang Wenye. A Tokyo elle sollicite l'aide de Hiljame, un ami libraire et mélomane comme elle. Elle interroge les gens, court beaucoup, d'un quartier à un autre, sillonnant la ville en métro. A l'occasion Yoko va voir ses parents ou les invite chez elle. Elle leur révèle alors qu'elle est enceinte.

Sur ce scénario ténu Hou Hsiao Hsien dresse un tableau familial intime et empreint de nostalgie. Usant de cette écriture très particulière qu'on lui connaît (longs plans-séquences qui ""donnent du temps au temps""), exploitant subtilement toute la dynamique interne de l'image, le cinéaste pose un regard attentif sur quatre ou cinq personnes et leur environnement. Se crée peu à peu une alchimie particulière, tout empreinte d'une vision poétique du quotidien. A travers quelques mots - on parle très peu chez Hou Hsiao Hsien -, à travers quelques gestes, quelques sons aussi - l'ami de Yoko enregistre patiemment tous les bruits du métro - il réussit à saisir et à transmettre la vibration intérieure de chacun de ses personnages. CAFE LUMIERE est un film calme et tendu à la fois, qui laisse une fin ouverte, ponctuée d'une chanson mélancolique qui en infléchit ultimement le sens.

A noter que Hou Hsiao Hsien a réalisé ce film en hommage à Yasujiro Ozu (1903-1963). Ce grand cinéaste japonais, dont les films s'attachent beaucoup plus à décrire les petits détails de l'existence qu'à raconter une histoire, fut sans doute son maître, tant la parenté entre leurs œuvres est évidente."

Antoine Rochat