Critique
Un homme de 54 ans sort de la prison de Corrientes, en Argentine. On ne sait pas grand-chose de lui sinon qu'il veut retrouver sa fille devenue adulte et vivant dans une région isolée et marécageuse du pays. Il lui faudra parcourir de grandes distances sur une petite embarcation, sillonnant les cours d'eau à travers une jungle impénétrable. Vargas est un homme silencieux et retenu, qui possède la réserve de ceux qui vivent et côtoient la nature de près. Il se dégage de lui, des lieux qu'il parcourt et des gens qu'il croise quelque chose d'étrange, une sorte de mystère qui sourd aussi du monde immuable et silencieux qu'il traverse.
Le cinéaste argentin Lisandro Alonso s'était fait connaître, il y a quelques années, par un film aussi radical que celui-là, LA LIBERTAD (2001), qui racontait, sans commentaires et en le suivant pas à pas, la journée d'un bûcheron dans son travail solitaire. LOS MUERTOS n'est malheureusement qu'une redite, le cinéaste argentin appliquant les mêmes règles, finalement assez lassantes. De belles images, une volonté de retrouver la durée et la fluidité du temps qui passe ne suffisent pas. Même si, dans cette lenteur voulue et cette description sans point de vue, quelques plans et quelques visages finissent par s'incruster dans la mémoire.
Antoine Rochat
