Critique
Voir un film récent avec Paul Newman dans le rôle principal, c'est un peu comme visiter un musée du cinéma américain depuis les années cinquante, surtout s'il s'agit d'un thriller. Mais le personnage vieillit bien et reste employable même dans le registre de la séduction, alors qu'on le verrait bien jouant avec ses arrière-petits-enfants. On en voudra pour preuve le rôle qu'il tient dans ce film policier, où il incarne un ancien inspecteur reconverti dans le privé, nommé Harry Ross, nourri, logé, blanchi par son employeur-bienfaiteur, mais rarement payé, servant de garde-chiourme de l'adolescente de la maison, de confident, de partenaire aux échecs et d'amant, mais juste une fois, de Catherine, la maîtresse de maison (Susan Sarandon). Certes, il y a une intrigue assez coriace, le premier mari de Catherine disparu de façon bizarre, et une sorte de jeu du chat et de la souris. Dans le rôle de la souris, Harry cherchant la vérité avec le désagréable sentiment d'être manipulé par Jack, son employeur, et Catherine.
Mais c'est surtout l'amour, celui qui est prêt à tout et qui s'amplifie avec le temps qui est là exposé et constitue le vrai mystère et le sujet de ce thriller, sauf que les héros ne sont pas de beaux jeunes gens mais des hommes en fin de carrière ou carrément à la retraite. Le tout s'achevant sur de brèves considérations sur les dérapages possibles de certains policiers.
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