Mon ange

Affiche Mon ange
Réalisé par Serge Frydman
Pays de production France, Belgique
Année 2004
Durée
Musique Colin Towns, Edouard Dubois
Genre Comédie
Distributeur MK2 Diffusion
Acteurs Claude Perron, Eduardo Noriega, Vanessa Paradis, Vincent Rottiers, Thomas Fersen
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 496
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Tout pour plaire! Vanessa Paradis, tout d'abord, qui crève l'écran dès les premières images, et à qui ce récit - à mi-chemin entre conte moderne et thriller poétique - va comme un gant. Le film tourne autour de son personnage de prostituée excentrique qui recherche frénétiquement un homme pour la féconder - rassurez-vous, toutes ces choses sont montrées de manière très pudique! - et qui, pour toute récompense, reçoit sur les bras un adolescent pur jus dont elle ne sait comment se débarrasser.

Ensuite, le ""couple"" ainsi formé est terriblement attachant. Il séduit et convainc deux tiers du film durant. Les dialogues tout en subtilité augmentent la densité poétique. Ils peaufinent l'univers magique qui se déploie comme une peinture fantastique, sécrétée quelque part en terres nordiques. La femme et le garçon entrent dans une danse étincelante où les ambiguïtés se muent en captivantes connivences. A ne plus savoir, des deux protagonistes, qui est l'ange de l'autre.

Et tout le reste suit, merveilleusement au service de cette féerie: images chaleureuses décrivant les quotidiens glacés, compositions étonnantes des tableaux, palettes sonores finement ciselées. C'est que, dans la première heure, le mariage entre l'intrigue et le parcours symbolique est parfait, ouvrant un large champ à la méditation: par exemple, sur la valeur indicible de chaque être, sur l'insignifiance des hommes ou l'absence des pères.

Hélas! Le film semble dérailler une demi-heure avant la fin, entre deux séquences de gare. Au moment où les rêves prennent corps, l'intrigue s'essouffle, le thriller s'effiloche et la symbolique s'enlise dans un final doucereux. Bref, le film perd soudain saveur et consistance, comme si plus rien tout à coup ne le rattachait ni à la vie ni à nos vies. Et le spectateur, désorienté, quitte alors son fauteuil en maugréant ""dommage""!"

Ancien membre