Lila dit ça

Affiche Lila dit ça
Réalisé par Ziad Doueiri
Pays de production France
Année 2004
Durée
Musique Nitin Sawhney
Genre Drame
Distributeur Pyramide Distribution
Acteurs Vahina Giocante, Moa Khouas, Karim Ben Haddou, Edmonde Franchi, Lotfi Chakri
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 496
Bande annonce (Allociné)

Critique

"De Ziad Doueiri on a encore en mémoire WEST BEYROUTH (1998), un excellent film sur les débuts de la guerre civile au Liban. Le conflit était décrit à travers les yeux de quelques adolescents - un jeune musulman s'éprenait d'une chrétienne - en quête de leur identité.

Avec LILA DIT ÇA, on se retrouve dans un milieu d'adolescents, à Marseille cette fois-ci. Elle, c'est Lila (Vahina Giocante), une fille adoptée de 16 ans, aguicheuse en diable et ""qui ne pense qu'à ça"". Lui, c'est un garçon de 19 ans (Mohammed Khouas), musulman bien intégré scolairement semble-t-il, qui vit seul avec sa mère. Gravitent autour d'eux - on est loin des beaux quartiers de la ville - quelques loubards peu recommandables.

LILA DIT ÇA aurait pu être l'histoire d'une rencontre amoureuse, avec un coup d'œil jeté sur les problèmes auxquels sont confrontés des jeunes issus de cultures et de milieux différents. Il y a un peu de tout cela dans LILA DIT ÇA, mais le personnage de Lila - une fille délurée, au langage particulièrement cru - court-circuite très vite toute réflexion, le film ne laissant guère de place à autre chose qu'à la drague. Dans laquelle Lila, à force de semer le vent, récoltera la tempête. L'ambiguïté même du personnage - présenté par le réalisateur comme une fille impudique, mais sans que l'on sache vraiment si elle l'est ou si c'est son copain qui la voit ainsi - est gênante.

Restent l'amorce d'un portrait de société et quelques allusions aux difficultés de cohabitation de deux communautés différentes. Tout se perd malheureusement assez vite dans une sorte d'observation sans point de vue, flottante, au bout du compte agaçante, qui dérive vers l'anecdotique sans que le spectateur puisse y trouver grand intérêt."

Antoine Rochat