Critique
"Hayao Miyazaki, 64 ans cette année, est considéré comme le plus grand cinéaste d'animation japonais. Les amateurs se souviennent notamment de MON VOISIN TOTORO, de PORCO ROSSO, de PRINCESSE MONONOKE, de LE VOYAGE DE CHIHIRO. Des œuvres où poésie, humour et féerie cohabitent harmonieusement, sur fond de pacifisme et d'écologisme.
LE CHÂTEAU AMBULANT est tiré d'un roman pour enfants de l'auteur britannique Diana Wynne Jones, un peu éclipsée par le succès des Harry Potter. Il raconte l'histoire d'une jeune modiste, Sophie, qui fait la connaissance d'un magicien joli garçon mais influençable, Hauru. Une sorcière transforme Sophie en vieillarde qui, dans l'espoir de retrouver sa forme première, trouve la résidence de Hauru, sorte de machine à Tinguely brinquebalante animée par Calcifer, divinité du feu. De fil en aiguille et sur fond de guerre entre deux royaumes, on rencontre toutes sortes de personnages fabuleux, bienveillants ou malveillants.
Cocktail des précédents films de Miyazaki, le dessin animé est touffu et part dans toutes les directions. On a l'impression que le public visé est international: les traits des personnages sont aussi neutres que possible, le contexte temporel semble être celui de MARY POPPINS, la musique est passe-partout. Mais les décors sont beaux, le château est une création étonnante, on voit que l'auteur chérit quelques classiques dont Tim Robbins. On peut néanmoins le préférer lorsqu'il s'en tient à un style moins mondialiste...
A noter que l'Hôtel de la Monnaie (quai Conti 11, Paris) présente jusqu'au 31 mars prochain les collections personnelles de Miyazaki et de Moebius, les deux grands ""M"" de l'animation et de la bande dessinée."
Daniel Grivel