Alexandre

"Fils de Philippe II de Macédoine et de la reine Olympias, Alexandre naît en 356 av. J.-C. Il devient roi à 20 ans et conquiert en dix ans presque la majorité des terres connues à cette époque, allant de la Macédoine à l'Inde et de l'Egypte au Danube, en défaisant l'empire perse de Darius, en soumettant les tribus les plus redoutables. Génie militaire et politique, il diffuse la culture hellénique, fonde une quinzaine de villes qui portent son nom, et meurt à l'âge de 33 ans à Babylone sans avoir pu aller au bout de son rêve: unir l'Asie et l'Europe, réconcilier Grecs et Barbares.

Plutôt conforme aux données historiques, le scénario apparaît pourtant confus et prolixe. Le style anecdotique décrivant Alexandre à différents âges, dans différents palais, paysages et combats, auxquels se surajoutent des flash-back, brouille nos repères linéaires. Le film se veut celui des reconstitutions quasi scientifiques. Et là, Oliver Stone nous en met plein la vue. Les décors sont grandioses et spectaculaires: les jardins suspendus de Babylone, les intérieurs des palais, la bibliothèque d'Alexandrie, les costumes, bref le monde luxuriant d'Alexandre. Et que dire des armes et des batailles - celle de Gaugamèles et celle en Inde -, reproduites avec un sens méticuleux du détail, tant dans le maniement des armes (les sarisses, lances de 14 pieds), que dans la stratégie macédonienne en phalange!

Quant aux personnages, ils jouent de leur mieux, même si les ""épaules"" de Colin Farrell manquent d'envergure et si la beauté cynique d'Angelina Jolie - la mère - ne prend pas une ride pendant toute son existence... Ils sont bien dans les actions. Mais ce ne sont pas les très gros plans qui leur donnent de la passion ou qui apportent de l'intensité au drame. Les choix du réalisateur ne s'avèrent pas tous concluants. Le plaisir des yeux n'empêche pas la monotonie de s'installer et le film finit par être long (près de 3 heures), étiré, ennuyant.

En fin de compte, beaucoup d'investissement pour un résultat somme toute mitigé. Restera le DVD, dont certaines séquences illustreront les cours d'histoire antique, pour le plus grand plaisir des collégiens."