Nicotina

Affiche Nicotina
Réalisé par Hugo Rodriguez
Pays de production Mexique
Année 2003
Durée
Musique Nerio Barberis, Lena Esquenazi
Genre Comédie
Distributeur SND
Acteurs Daniel Gimenez-Cacho, Diego Luna, Lucas Crespi, Jesus Ochoa, Carmen Madrid
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 494
Bande annonce (Allociné)

Critique

A Mexico, Lolo a trois occupations: d'abord il observe sa jolie voisine à l'aide de caméras cachées qu'il a réussi à glisser dans son appartement; ensuite il cherche à percer les codes des banques suisses; et enfin il fume comme un troupier. Lors d'une opération de piraterie informatique, il pénètre de nuit dans le serveur de la Banque cantonale suisse (sic!) Tout se déroule d'abord parfaitement bien, mais une banale méprise - il intervertit deux CD-Roms - aura des conséquences catastrophiques.

Polar décalé à l'humour (vraiment) noir, NICOTINA est un thriller qui lorgne de temps à autre du côté de la comédie de mœurs. Filmée en temps réel, cette histoire met en scène, en vrac: un tueur appartenant à la mafia russe, trois ou quatre membres de sa bande, des diamants tombés du ciel et qui disparaissent mystérieusement, un couple de pharmaciens en bisbille, une coiffeuse sans scrupules, un chien qui a envie de mordre et quelques autres personnages pas plus sympathiques que les précédents. Télescopages des trajectoires, suspense, embrouillaminis fatals, dénouement explosif, tout y est. Chacun veut changer le cours de son existence, l'argent sème la zizanie, et la plupart des protagonistes laisseront leur peau dans l'aventure. Le tout est ponctué de dialogues pseudo-philosophiques ou de considérations statisticiennes sans grand intérêt sur la meilleure façon de mourir ou de fumer une cigarette. La fumée - comme le titre du film le laisse entendre - joue son rôle dans l'intrigue de NICOTINA, et si tout va de travers dans ce polar, c'est bien aussi à cause d'elle.

Le film est soutenu par une bande-son très rythmée, l'écran est parfois partagé (en deux ou en trois parties) pour permettre de suivre plusieurs séquences en parallèle, et l'action est souvent présente dans cette histoire glauque qui ne fait finalement pas rire. Mais tout cela n'est pas convaincant. On se lasse vite de ce jeu de dominos, de ces règlements de compte, de ces rebondissements rocambolesques. A déconseiller finalement, même (et surtout) aux fumeurs.

Antoine Rochat