Massaï

"Les guerriers Massaïs sont nos derniers guerriers, derniers rescapés d'un monde colonisé par le progrès et un humanisme dévoyé, s'exclame Olivier Dazat, qui signe avec Pascal Plisson le scénario de MASSAÏ. Ils racontent l'histoire d'une région acculée par la sécheresse. Le bétail meurt, les villageois sont menacés. Leur unique recours est de tuer le lion Vitchua, découper sa crinière ramènera la pluie. Un groupe de jeunes guerriers est initié à la mission salvatrice. Ils partent à la recherche du lion, mais sont confrontés à toutes sortes de vicissitudes.

Dès les premières images, dès les premières notes de la bande-son, MASSAÏ apparaît comme un catalogue touristique. Le scénario, inspiré de la mythologie massaï, se heurte à d'incessantes contradictions. Les caractères de ses personnages sont volatils, inconsistants, on ne parvient pas à les saisir. Le voyage qui se veut initiatique est fait d'atermoiements injustifiés, plus que de logique. Pour une mission sacrée, il est plutôt dépourvu de sérieux.

Plus grave est la confusion de la démarche. Les réalisateurs veulent nous montrer les guerriers Massaïs, ""les derniers guerriers"" comme dit Olivier Dazat. Or, ils imposent à ces acteurs improvisés des modèles qui n'existent pas, au point que les Massaïs ont parfois commencé par refuser le tournage de certaines scènes. ""Le plus difficile a été de faire accepter à certains de jouer le rôle de lâches, parce que c'est une notion qui n'existe pas chez les guerriers."" La fiction est occidentale et la musique encore plus, ""surtout pas une musique africaine"", dit encore Pascal Plisson, qui avoue n'être ""pas vraiment intéressé par la dimension ethnologique""... On croit rêver..."