Critique
Spike Lee, réalisateur afro-américain, reste sensible aux tensions intercommunautaires de son pays. Dans son nouveau film, il quitte le ghetto noir pour nous présenter le vice-président d'une puissante société de bio-technologie, laquelle s'apprête à lancer un vaccin contre le sida. Viré pour avoir dénoncé la cupidité et les magouilles de son patron, ce jeune cadre black, habitué à un train de vie fastueux, commence par galérer puis se fait des c... en or (c'est le cas de le dire) en devenant donneur de sperme pour des couples lesbiens désireux d'avoir un enfant.
Bénéficiant d'un plateau éblouissant, commençant à la manière d'un thriller classique, SHE HATE ME ne tarde pas à dériver vers la grosse farce, et ce ne sont pas les quelques traits satiriques antibushiens (voir le billet de 3 dollars du générique de début) qui le sauvent, ni la présence sporadique de Djamel Debbouze, qui a mis quelques-uns de ses millions dans la production. N'est pas Frank Capra qui veut.
Daniel Grivel
