Banlieue 13

Pour qui connaît Luc Besson - scénariste et producteur de Banlieue 13 - ce long métrage ne constituera pas une surprise. On y retrouve en effet tout l'arsenal habituel de poursuites sans fin, de cascades ahurissantes et de fusillades à n'en plus pouvoir. Au-delà d'une intrigue qui n'est que prétexte à acrobaties, démonstrations d'arts martiaux et actions meurtrières chorégraphiées, il n'y a strictement rien à chercher.

On est en 2013, à Paris. Un haut mur de béton entoure et isole tout un quartier, la "Banlieue 13", la coupant complètement du reste de la capitale. Ni droit, ni règles, ni lois ne régissent ce ghetto où les gangs règnent en maîtres absolus et où la police ne pénètre plus. Celui qui ne meurt pas en premier ne perd rien pour attendre.

Banlieue 13 sera le récit de deux hommes amenés à combattre l'un de ces gangs. Dans cette affaire assez simpliste, le suspense s'essouffle hélas plus vite que les cascadeurs, et l'ennui s'empare rapidement du terrain. La bande-son n'est qu'une crépitation continue de coups de feu, la musique s'occupant de marteler et dynamiter le reste. On ne chipotera pas sur les invraisemblances du récit, la platitude présomptueuse de certains dialogues, le cynisme des personnages. Même l'invulnérabilité des deux héros - à signaler que les deux spécialistes de la cascade, David Belle et Cyril Raffaeli, acrobates stupéfiants, sont en pleine forme - même cela finit par lasser et désamorcer toute envie de connaître la suite des événements. Quant aux immeubles qui servent de décors à ces affrontements sanglants - on renoncera à compter les morts - ils sont à l'image des personnages: pourris et glauques. Un décor que le cinéaste est allé chercher, paraît-il, au fin fond de la Roumanie...

Pierre Morel - chef opérateur de formation - signe ici son premier long métrage. On appelle ça un film d'action. On dira plutôt un jeu de massacre.