Fautes d'orthographe (Les)

Affiche Fautes d'orthographe (Les)
Réalisé par Jean-Jacques Zilbermann
Pays de production France
Année 2003
Durée
Genre Drame
Distributeur Bac Films
Acteurs Carole Bouquet, Olivier Gourmet, Damien Jouillerot, Raphael Goldman, Anthony Decadi
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 491
Bande annonce (Allociné)

Critique

"A 15 ans, Daniel Massu est encore un enfant. Il a toujours vécu dans le pensionnat que ses parents ont ouvert pour les enfants en difficulté. Considéré comme le chouchou, constamment humilié, il va enfin se trouver des amis et prendre sa revanche.

Le réalisateur rêvait de mettre en scène des enfants et raconter une histoire de leur point de vue. Le décor est celui d'un internat des années soixante, vieille bâtisse désuète, dortoirs pour une vingtaine d'adolescents, réfectoire à l'avenant où la nourriture distribuée laisse tout à désirer. Les pensionnaires sont à peine plus engageants. Souvent issus de milieux défavorisés, ils sont plus doués pour les mauvais coups que pour les bonnes notes.

L'ambiance est rendue sans trop de difficultés. Les comédiens comprennent bien leur rôle. Le père (Olivier Gourmet) en géniteur déçu et mari bafoué, la mère (Carole Bouquet) en protectrice, le fils (Damien Jouillerot) en frustré. Mais on vit l'année charnière de 1968 et la rébellion qui se prépare est mal amenée, semble se gonfler de trop peu de griefs. Il manque à ce récit une exploration approfondie de la psychologie des personnages. Celle de Daniel surtout. Comment vivre et grandir, jour après jour, dans un pensionnat (je suis collé tout le temps, dit-il), comment assumer le fait d'être le fils des directeurs? Le film n'y répond que par l'anecdote: le retard physique de Daniel, son apparente indifférence face aux coups du sort qu'il doit subir, sa façon de maîtriser, la nuit, les longs couloirs déserts. Tout cela reste en surface.

Par ailleurs, on peut aussi se sentir gêné par un autre manque, que l'on constate souvent dans les films ""historiques"": les dialoguistes s'adaptent mal au langage de l'époque. Si bien qu'on se retrouve en 1968 avec des expressions qui fleurent bon 2004..."

Geneviève Praplan