Numafung

Affiche Numafung
Réalisé par Nabin Subba
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 490

Critique

"Le cinéaste népalais Nabin Subba a tourné son film dans une région montagneuse de son pays. Avec une intention claire: montrer comment, dans des vallées reculées en tous cas, le mariage reste encore une affaire qui se monnaie de famille à famille, sans que l'on sollicite en quoi que ce soit l'avis de la future épousée.

Le film débute d'ailleurs par des tractations d'argent difficiles. Des hommes d'un village voisin sont venus demander la main de Numafung, mais ils ne possèdent pas la somme demandée par le père de la jeune fille. Ils devront négocier. Quant à l'intéressée, elle n'a aucune envie de se marier si tôt, mais peu importe, l'affaire finira par se conclure et elle quittera sa famille.

Un peu plus tard, son mari - qu'elle avait appris à aimer - meurt d'un accident. Elle décide de retourner chez ses parents, mais sera contrainte d'épouser un autre homme, argenté, violent et alcoolique celui-là. Numafung ne tardera pas à se rendre compte qu'il lui est impossible de vivre à ses côtés. Elle disparaîtra un jour, plongeant ses parents dans de gros embarras financiers: le mari éconduit viendra réclamer à son beau-père l'argent qu'il lui avait versé lors du mariage...

NUMAFUNG délivre, on l'a compris, un message clair: de telles pratiques, en vigueur encore aujourd'hui, sont condamnables. Les dernières séquences - les plus fortes sans doute - étalent tous les dégâts de l'obstination paternelle, tandis que le cinéaste pointe du doigt les traditions archaïques de son pays.

La démonstration du cinéaste laisse pourtant le spectateur occidental bien perplexe. On se sent peu concerné par tout cela, d'autant plus qu'un tel cinéma procède d'une écriture extrêmement laborieuse, que les effets sont lourdement attendus, et que le tout ressemble aux stéréotypes de la production d'Hollywood des années 50 aménagés à la sauce ""bollywoodienne"". Un film qui plaide pour l'évolution des traditions, mais dont la longueur, le propos limité et l'imagerie désuète décourageront vite le spectateur."

Antoine Rochat