Petites Gens (Les)

Affiche Petites Gens (Les)
Réalisé par Nariman Turebayev
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 489

Critique

"Aux antipodes des rutilances hollywoodiennes et toutes proportions gardées, le premier film de Nariman Turebayev s'apparente à certain cinéma social britannique. Simplement, le lieu où l'action (si l'on peut dire) se déroule, Almati, ville au sud-est du Kazakhstan, lui confère son caractère insolite et dépaysant. Pas étonnant d'ailleurs que plusieurs festivals aient salué LES PETITES GENS.

Bek (Erjan Bekmuratov) et Max (Oleg Kerimov) ont fait leur service militaire ensemble et partagent un petit appartement. Chaque matin, ils se mettent en costard-cravate pour essayer de vendre à la sauvette, dans la rue, des gadgets improbables, pour le compte d'une vague société qui s'essaie avec plus ou moins de succès aux méthodes capitalistes.

Chacun des deux copains poursuit son propre rêve: l'un voit l'Allemagne comme la Terre promise; l'autre espère l'âme sœur. Dans une grande ville à l'économie sinistrée, le travail est rare et seule la débrouillardise permet aux petites gens de surnager. Bek et Max ne manquent ni d'idées, ni de bagout, ni de charme. On assiste avec un sourire désenchanté aux tribulations douces-amères de ces deux jeunes hommes un peu paumés dans une sorte de no man's land, et on attend avec intérêt quelle(s) issue(s) ils pourraient choisir.

Né en 1970, Turebayev commente son œuvre avec pertinence: ""Nous essayons généralement de mener notre vie de manière paisible, sans attirer l'attention, ne laissant aucune question ou angoisse métaphysique troubler notre quotidien. Et nous sommes parfois terrorisés si quelqu'un (parfois nous-mêmes) survient avec un 'Pourquoi?' Mais cette sensation de vide ne dure pas, et nous l'oublions aussitôt. Pareils à des enfants, nous sommes incapables de la garder en mémoire. Nous faisons des erreurs, mais nous parvenons à rester naïfs et innocents quoi qu'il arrive. Peut-être est-ce là notre salut.""

Bek et Max en sont l'incarnation touchante."

Daniel Grivel