Critique
"Ce deuxième film de Steve Suissa a beau avoir été candidat au Grand Prix de Paris, il peine à susciter l'enthousiasme. Film de bonnes intentions, chargé de messages qui s'entrecroisent, il souffre d'abord d'un scénario dans lequel on n'a pas su couper. C'est l'histoire de Maurice (Stéphane Freiss) et de ses amis. Ils sont des acteurs sans contrats, confinés dans des rôles alimentaires, mais soudés par une belle amitié. C'est aussi l'histoire de Maurice et de Perla (Bérénice Bejo), qui tombe malade au moment où son mari passe enfin l'audition qui le fera connaître. C'est encore l'histoire d'un gros mensonge qui entraîne ses auteurs dans des complications sans fin. On pourrait dire enfin que c'est une histoire juive, parce qu'il y est beaucoup question de yiddish et de synagogue. Et pourquoi ne serait-ce pas une histoire d'amour, puisque voici l'une des rares comédies française où il n'est pas question de couples ratés.
Tout cela est bien trop alambiqué pour faire un bon film. Un film attachant par moments, tout au plus, à cause de sa sincérité. Mais ni la mise en scène, ni le jeu des comédiens ne le sauvent vraiment. L'invraisemblance du scénario tue les rares instants où l'on se prend à y croire. Reste Charles Aznavour et son magnifique talent, invité pour les génériques avec sa chanson ""Le Temps""... Grâce à lui, on sort du cinéma réconforté, en se disant, ""quel grand chanteur, tout de même!"""
Geneviève Praplan