Arsène Lupin

Le père d'Arsène Lupin confie à son fils deux phrases-testament juste avant d'être assassiné: "Détourner l'attention, voilà la clé. Si tu t'en rappelles, personne ne t'arrêtera jamais". Fort de ce conseil paternel, le jeune orphelin devient un voleur insouciant, détroussant l'aristocratie parisienne grâce à son charme redoutable. Son chemin croise celui d'une aventurière ensorceleuse, la Comtesse de Cagliostro - c'est aussi le titre de l'œuvre célèbre de Maurice Leblanc dont le film est une adaptation - qui ne tarde pas à faire de ce pickpocket débutant le gentleman cambrioleur de haut vol que l'on ne présente plus.

Lancé sur la piste d'un fabuleux trésor perdu des rois de France, contré par une obscure confrérie royaliste et finalement par la comtesse dont il s'éprend d'une passion aveugle, Arsène Lupin ne fait que briller. Le film ne lésine pas sur les coups d'éclat: attaque d'un train lancé à pleine allure, vol spectaculaire à la cathédrale de Rouen, découverte du trésor caché sous une kyrielle d'énigmes en cascades, embuscades, courses-poursuites, coups de feu et étreintes amoureuses: toute la verve du récit de Maurice Leblanc parcourt le film de bout en bout.

L'étoffe en est soyeuse, aux riches coloris, avec une ligne haut de gamme, à l'image de la présence de Cartier, qui pour la circonstance s'est surpassé (pour la grande scène du bal, par exemple, il a fait réaliser des copies d'une quinzaine de créations de haute joaillerie, certaines d'entre elles ayant appartenu à des personnages célèbres de l'époque).

Romain Duris (Arsène) nous charme, Kristin Scott Thomas compose une comtesse vénéneuse à souhait et le scénario n'en finit plus de bien rebondir. Reste malgré tout le sentiment que rien de tout cela n'est franchement original et qu'on est davantage en présence d'un super-téléfilm que d'une perle du 7e Art.