Critique
"Claude Lelouch met en exergue de son générique une citation de Victor Hugo. ""Pas d'intrigue, pas d'autre nœud qu'un fil (...) ce fil mystérieux du grand labyrinthe humain."" Et tout son film tient à cela. Une trilogie, promet-il, dont la longue première partie s'essouffle dès le début. L'histoire? Il y en a tout de même une, celle de Char (Maïwenn) qui rencontre Massimo (Massimo Ranieri). Tous les deux chantent, ils tombent amoureux et décident de mettre leur talent en commun. Leur histoire d'amour durera ce que durent les roses, Char seule est repérée par un industriel de la variété qui lui promet la gloire.
Autour de Char et Massimo évoluent des hommes, des femmes, des couples qui s'aiment et se défont, des personnes qui en aiment d'autres sans être payées de retour, des vies qui s'ouvrent le temps d'une séquence et se referment. Bref, ce film est une sorte de grande arène dans laquelle glisse le genre humain, sans que jamais, le scénario n'approfondissent les caractères, ni n'invente une diversion. Et quand viendrait le moment de s'arrêter, le réalisateur repart de plus belle en jouant son propre film. Le voici aux commandes, sur un plateau de tournage, qui dirige la fin de l'histoire de Char et Massimo. Certes, les plans sont beaux, mais quel ennui que cette longue complainte. Que de poncifs sur les sentiments! Que de temps perdu à ressasser. Et dire qu'il y en aura deux autres!"
Geneviève Praplan
