Critique
En 1914, dans les premiers jours de la guerre, Adrien, jeune lieutenant, part à cheval en reconnaissance. Un obus éclate et il est défiguré. La guerre, c'est dans l'Hôpital du Val-de-Grâce qu'il va la passer, dans la chambre des officiers. Une salle sans miroir, où chacun se voit dans le regard de l'autre. Cinq ans entre parenthèses, cinq années pendant lesquelles Adrien va souffrir, douter, et finalement se préparer à reprendre une vie qui lui fait peur. Adaptation d'un roman de Marc Dugain, LA CHAMBRE DES OFFICIERS raconte l'histoire d'un homme détruit, qui redécouvre en lui la force de vivre, le désir, l'humour aussi. Une forme de reconstruction et de renaissance de l'être. A côté de lui d'autres hommes, d'autres femmes victimes de la guerre.
Le film de François Dupeyron a incontestablement un style, même si l'intérêt faiblit quelque peu vers la fin, avec tous les événements qui suivent la sortie d'Adrien de l'hôpital, comme si le réalisateur avait de la peine à conclure. Un long et beau film (avec d'excellents acteurs) dans lequel la guerre ne se trouve qu'au deuxième plan, et qui est l'histoire de la reconquête (le mot est trop guerrier) d'une paix intérieure.
Antoine Rochat