Du Mali au Mississippi

Affiche Du Mali au Mississippi
Réalisé par Martin Scorsese
Pays de production U.S.A.
Année 2003
Durée
Genre Documentaire, Musical
Distributeur Bac Films
Acteurs Ali Farka Touré, Salif Keita, Corey Harris, Taj Mahal, Otha Turner
N° cinéfeuilles 486
Bande annonce (Allociné)

Critique

"A l'occasion de l'année du blues, Martin Scorsese a lancé le projet de rassembler sept cinéastes passionnés par le blues, chacun devant illustrer dans un film une vision personnelle de ce courant musical. Cette série intitulée ""The Blues"" propose ainsi les films de Wim Wenders (THE SOUL OF A MAN, CF n. 472), Martin Scorsese, Clint Eastwood, Mike Figgis, Charles Burnett, Marc Levin, et Richard Pearce.

DU MALI AU MISSISSIPPI, film de Martin Scorsese, est le troisième volet de cette série. Le réalisateur nous offre un voyage depuis les rives du fleuve Niger, au Mali, jusqu'aux champs de coton du delta du Mississippi, afin de retrouver les origines du blues.

La première partie du film est une sorte d'historique du blues ""ancien"" des années 20 et 30. Le cinéaste nous livre un montage original, avec quelques-uns des nombreux enregistrements qu'un certain musicologue Alan Lomax, amoureux des musiques traditionnelles du Sud des Etats-Unis, avait gravés, et avec des témoignages de fils de vieux bluesmen décédés, qu'il a retrouvés. Parfois une seule photo du musicien, parfois quelques séquences d'archives rares.

La deuxième partie rappelle les véritables origines du blues. Nous suivons un jeune bluesman noir-américain, déjà vu dans la première partie, en visite chez des musiciens africains au Mali. Discussions, démonstrations à l'appui: les musiques africaines sont basées sur la gamme pentatonique, et le blues... aussi. Et puis il y a la rencontre avec Farka Touré, noir albinos: lorsqu'il écoute du blues américain, il retrouve la musique africaine, mais comme transplantée et avec de la douleur en plus. Il y a aussi ce moment magique où le bluesman américain et Farka Touré jouent un blues en duo: entente instinctive comme deux frères. Enfin, il faut ajouter à tout cela beaucoup de témoignages émouvants sur les souffrances des esclaves arrachés à leur pays et horriblement maltraités, ne survivant que grâce à leur culture et en particulier à leur musique. Ce sont ces conditions qui ont fait sortir de leurs entrailles pareilles sonorités: une musique née dans la douleur, une musique appelée blues.

Le film leur rend hommage. La bande-son est unique, la musique nous touche et nous émeut."

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