Critique
L'auteur de l'histoire est un certain Homère, qui vécut au IXe siècle avant Jésus-Christ. Le réalisateur a gardé l'essentiel de son script: le jeune et beau Pâris, prince de Troie, séduit et enlève la belle Hélène, femme du roi de Sparte, Ménélas. Fou de rage, celui-ci demande l'aide de son frère Agamemnon, puissant roi de Mycènes, pour venger son honneur et récupérer sa femme. Agamemnon, avide guerrier, se saisit de ce prétexte pour s'emparer de Troie dont la conquête le rendrait maître de tout le pourtour de la Mer Egée. Son principal Joker est un jeune demi-dieu au caractère peu commode mais quasi invincible: Achille (Brad Pitt).
La production a investi des sommes colossales pour faire revivre cette épopée grecque avec toute l'ampleur qu'elle mérite. De ce côté-là, rien à redire: TROIE est une machine cinématographique bien faite, divertissante qui sait allier les ingrédients nécessaires à la réussite de ce genre de grands spectacles: du suspense, des émotions, des effets spéciaux spectaculaires et des acteurs qui remplissent très correctement leur contrat.
Mais le passage au 7e Art évacue le souffle épique et la force poétique de l'auteur original. Les échanges fabuleux entre les dieux et les hommes passent au second plan pour faire la part belle aux intrigues émotionnelles et autres chipotages des humains. L'œuvre d'Homère, re-calibrée selon les canons du business hollywoodien, en sort complètement aplatie. Autre regret: le thème de la guerre - interminable, dévastatrice - offrait au réalisateur une occasion idéale de faire un film intelligent, aux solides résonances avec l'actualité. Et là, c'est raté.
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