Critique
"Marvel, personnage de bande dessinée imaginé en 1974 a été repris plusieurs fois et c'est lui qui inspire Jonathan Hensleigh pour son film. Lors de sa dernière mission comme agent du FBI, Franck Castle (Thomas Jane) tue malencontreusement l'un des truands. Cet homme est le fils d'Howard Saint (John Travolta) grand nom de la mafia et banquier blanchisseur d'argent. En réponse à cette bavure, il fait massacrer la famille de Franck. Dès lors, celui-ci n'a plus qu'une ambition, venger ceux qu'il aimait. Sa décision intervient peu après le début du film. Tout le reste de la pellicule est occupé par la préparation et la réalisation point par point, de cette vengeance.
Hollywood frappe fort pour un nouveau navet. Armes de tout calibres, explosions et autres catastrophes y ont la part belle. Le caractère des personnages est rudimentaire et l'interprétation stéréotypée. Franck Castle rejette l'ombre d'un état de grâce offert par trois voisins marginaux qui auraient pu réparer le conformisme du film. Pourtant, le plus inacceptable réside dans l'explication qu'il donne en voix off de sa démarche. ""La loi ne suffit pas, déclare-t-il en substances. Il faut aller au-delà quand la police ne fait pas son travail. Il faut se venger. Plus que se venger, il faut punir."" Ces propos de justicier font frémir. Ils suivent le courant, trop répandu ces dernières années, qui prétend éradiquer le ""mal"" par tous les moyens. Que l'industrie du cinéma serve cet état d'esprit sur grand écran laisse pour le moins songeur dans le contexte politique actuel."
Geneviève Praplan