Shrek 2

Affiche Shrek 2
Réalisé par Andrew Adamson, Kelly Asbury, Conrad Vernon
Pays de production U.S.A.
Année 2004
Durée
Musique Harry Gregson-Williams
Genre Animation, Comédie
Distributeur United International Pictures (UIP)
Acteurs Antonio Banderas, Mike Myers, Eddie Murphy, Cameron Diaz, John Cleese
Age légal 7 ans
Age suggéré 7 ans
N° cinéfeuilles 482
Bande annonce (Allociné)

Critique

L'ogre Shrek doit maintenant affronter le plus grand défi de sa vie, se rendre chez sa belle-famille. Avec la complicité de l'âne Donkey-Eddie Murphy et du Chat Botté-Antonio Banderas, le voilà parti avec la princesse Fiona-Cameron Diaz pour le Royaume Fort. Mais le voyage ne sera pas facile et l'accueil de beau-papa et belle-maman plutôt frais.

Avec SHREK 2, dernière production d'animation des studios Dreamworks, on retrouve avec plaisir l'équipe gagnante (avec les voix des mêmes acteurs, en particulier celle de Mike Myers pour Shrek) du premier opus, mais la seconde mouture, si elle comporte d'excellents moments d'humour et de satire, laisse parfois trop d'initiative, une Bonne Fée qui en profite pour abuser d'effets magiques et visuels. Et la surabondance des allusions au monde du showbiz anglo-saxon finit par décourager le spectateur qui n'a pas été nourri au biberon de cette culture médiatique-là. Mais ne boudons pas notre plaisir.



Antoine Rochat





En 2001, les festivaliers de Cannes avaient bien ri en voyant SHREK. Cette année, ils ont remis ça avec SHREK 2 (les 3 et 4 sont d'ores et déjà annoncés, mais on peut se demander s'il n'y a pas là risque de surdose). Pour une fois, une resucée n'est pas inférieure à l'édition princeps.

De princesse, il en est question puisque la belle Fiona, arrachée aux griffes d'un dragon cracheur de feu et aux intrigues de l'immonde Lord Farquaad, a été donnée en mariage à son sauveur, Shrek, l'ogre du marais; elle a conservé son apparence nocturne et ressemble comme une goutte de morve à son mari verdâtre. Rentré de son voyage de noces, le couple reçoit une invitation à se rendre au château des parents de Fiona, Harold, roi de Fort-Fort-Lointain, et la reine Lillian, pour de somptueuses festivités. Le spectateur, lui, est convié à savourer une variante hilarante de MON BEAU-PERE ET MOI.

Le couple royal est horrifié par son gendre et affligé par la dégradation de l'éducation de leur princesse de fille, qui rote autant que son mari chéri. Le roi rêve de supplanter Shrek par le Prince charmant, bellâtre et faux-cul fils de la Bonne fée qui ressemble, elle, à un de ces cordons-bleus publicitaires (chignon bien tiré, visage potelé - mais chacun sait qu'il ne faut pas se fier aux apparences) vantant des paquets de préparation pour cakes. Un nouveau personnage est introduit dans l'histoire, un redoutable tueur d'ogres, le Chat Potté, sorte de Zorro félin aux intonations latino apportées par la voix d'Antonio Banderas. On retrouve bien sûr avec plaisir l'Âne et son irrépressible diarrhée verbale.

Les enfants s'amuseront des gags au premier degré; les adultes s'esbaudiront aux jeux de mots; aux clins d'œil, si nombreux qu'il faudrait une seconde vision pour les repérer tous; aux détournements insolents de contes de fées. Bien sûr, comme le relevait Antoine Rochat dans le précédent numéro, il faut être au fait du show-business étasunien - mais, même à défaut, on s'amuse bien.

Un mot sur la fabrication: on a eu recours à plus de 300 ordinateurs, ce qui a accru la créativité des animateurs et leur interactivité. La barre a été placée haut: le visage de Shrek est devenu plus expressif, doté qu'il a été de 218 muscles; le pelage de l'Âne et du Chat Potté a bénéficié d'un programme spécial; la chevelure du roi ondule en fonction des mouvements de la tête et de la couronne. Nul doute que le DVD à venir proposera des bonus passionnants sur les coulisses de la réalisation. A saluer: la distribution des voix. La version originale est un régal, mais il paraît que le doublage français est réussi, et qu'Alain Chabat fait un excellent Shrek.



Daniel Grivel

Ancien membre