Critique
La vengeance est un plat qui se mange froid, surtout lorsqu'au menu, il y a meurtre du père!
Après un premier film d'actions très violentes où elle commençait à venger son fiancé assassiné lors de la répétition de leur mariage, la Mariée poursuit sans état d'âme son sinistre dessein. En conséquence tout se resserre autour de Budd, le cow-boy, d'Elle Driver la borgne, et surtout de Bill, son propre père et commanditaire du meurtre initial.
Aussi après une première partie - KILL BILL: VOL.1 - très saignante, voici la seconde plus révélatrice des mobiles profonds des personnages.
Les images et le son sont toujours aussi maîtrisés. Les entraînements et les combats de la Mariée sont de pures chorégraphies et, si démesure il y a, celle-ci habite tout autant les images que les émotions, comme l'attestent par exemple les sentiments troubles qui unissent la Mariée à Bill. Tarantino réussit le tour de force d'offrir tout à la fois un film nerveux aux amateurs de film d'action et un long métrage truffé de références aux cinéphiles. Autant dire que l'on retrouve dans cette suite beaucoup d'allusions à des films de kung-fu ou à ceux de Sergio Leone avec les musiques d'Ennio Morricone. Le cinéaste de PULP FICTION ose même proposer une séquence d'environ 50 secondes quasiment dépourvue d'images et de son, comme pour mieux souligner le caractère réaliste d'une histoire qui ne peut l'être.
KILL était le mot souligné du titre du premier épisode, BILL est à n'en pas douter celui du second. Au-delà d'une série de meurtres, il s'agissait d'en révéler les véritables mobiles. Du coup, voici qu'Œdipe n'est plus très loin lorsque la vie triomphe via le meurtre du père!
Serge Molla
