Critique
"Sally, enfant sérieuse, et son frère Conrad, plutôt turbulent, vivent avec leur mère dans une banlieue où toutes les maisons se ressemblent et où chacun roule dans le même modèle de voiture. Un jour où Conrad a de nouveau fait des sottises, leur mère les interdit de sortie pour la journée. Cloîtrés chez eux, leur seule occupation se résume à regarder la pluie tomber par la fenêtre et à se lamenter sur leur sort. Un bruit soudain dans la maison les interpelle et ils décident de céder à leur curiosité: ils découvrent, surpris, qu'un grand chat noir de 1 m 80, avec un immense chapeau sur la tête, s'est introduit chez eux. Un chat qui parle, qui danse, qui se transforme et qui leur propose de s'amuser et de faire les pitres avec lui. Ils sont sur le point de vivre une journée inoubliable pleine de magie.
Publié en 1957, ""The Cat in the Hat"" fut un des livres les plus vendus et appréciés de la littérature pour enfants. Cependant cette adaptation cinématographique du chef-d'œuvre du Dr Seuss déçoit. En effet, le livre qui ne comprend que 1'600 mots est raconté ici en 83 minutes... Le chef décorateur Bo Welch - il s'agit de son premier long métrage en tant que réalisateur - a dû combler le vide en introduisant de nouveaux personnages et une intrigue plus touffue. Résultat des courses, l'ensemble est ""surproduit"" et manque de chaleur. Bref, excepté une certaine dose de poésie symbolique, le film trahit l'élégance prononcée du livre et, en l'occurrence, celle du Chat. Pourtant la bonne volonté n'a pas manqué, car les effets visuels se révèlent plutôt réussis, les couleurs éclatantes et les lois de la physique n'y ont plus cours.
Bien qu'il soit l'un des comiques les plus doués actuellement, Mike Myers semble ici curieusement dépourvu d'originalité et donne à son personnage un comportement proche de celui d'AUSTIN POWERS ou du lion dans LE MAGICIEN D'OZ. Quant aux jeunes acteurs Dakota Fanning et Spencer Breslin, ils jouent deux personnalités radicalement opposées. Leurs différences sont clairement accentuées et exagérées.
Quelques scènes font toutefois sourire, notamment celles avec le Poisson, ou celles avec Chose 1 et Chose 2 qui font tout le contraire de ce qu'on leur dit. Malheureusement les comportements à connotation sexuelle et les quelques gags vulgaires gâchent le peu de plaisir qu'on aurait pu retirer de ce film, soi-disant pour enfants.
Après THE GRINCH, LE CHAT CHAPEAUTE prouve encore une fois que la merveilleuse oeuvre du Dr Seuss ne peut pas être transposée au cinéma. Allez plutôt acheter le livre."
Ancien membre