Galoot

Affiche Galoot
Réalisé par Asher de Bentolila Tlalim
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 479

Critique

"Suivant sa femme partie étudier à Londres, le cinéaste Asher de Bentolila Tlalim, auteur d'une quarantaine de films, se retrouve à Londres, provisoirement en ""exil"" - c'est le sens du mot hébreu Galoot. Cette distance lui offre l'occasion d'observer le conflit israélo-palestinien avec un regard neuf.

GALOOT est un journal intime et introspectif, en même temps qu'une œuvre politique courageuse. Le réalisateur filme son entourage, sa femme, ses enfants, plongés au cœur d'une vie londonienne où une multitude de races et d'ethnies cohabitent. Il tisse une amitié avec un étudiant palestinien, côtoie des Israéliens établis dans la capitale anglaise.

Puis il part pour retrouver ses sources: Tanger, Cracovie, Israël: voyages jusqu'à ses racines, jusqu'à la déchirure de la Shoa, jusqu'au village d'origine de son ami palestinien, disparu aujourd'hui sous une montagne d'immondices.

A travers ces rencontres, il parvient à la certitude que seul l'exil permet à l'être humain de saisir un peu de la vérité de l'autre, de le comprendre en profondeur, de réviser éventuellement son propre jugement. Nécessaire premier pas pour qu'une paix soit pensable.

Malgré quelques séquences un peu faibles et un ton parfois ""film de famille"", GALOOT propose une réflexion courageuse qui dépasse les affrontements idéologiques. Tout processus de paix commence au plus profond de nous-mêmes, quel que soit le camp dans lequel on se trouve: le cinéaste le démontre en faisant lui-même un premier pas.

La dernière image, saisissante, résume le propos: le fils d'Asher est tenu à bout de bras par son ami palestinien. Ils se sourient, alors qu'en voix off, Asher se demande: ""Comment faire pour que ces deux êtres merveilleux ne se retrouvent pas un jour des deux côtés du même fusil?"""

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