Filles du soleil

Issue dune famille pauvre, Aman est envoyée comme apprentie chez un fabricant de tapis d'un village voisin, après qu'on lui a rasé la tête. Il faut en effet qu'elle ressemble à un garçon si elle veut quitter la maison et trouver du travail. Obligée de vivre ainsi sous cette fausse identité masculine, elle pourra gagner l'argent dont sa famille a besoin (sa mère est malade). Avec ses habits de garçon, Aman séduira - malgré elle - une de ses compagnes d'atelier. Brimée par le commerçant qui la traite (et la bat) comme une esclave, elle boutera le feu à sa boutique.

FILLES DU SOLEIL a suscité, paraît-il, une vive controverse en Iran. La réalisatrice souhaitait évoquer dans son film le traitement réservé aux femmes et montrer dans quelle mesure l'attitude adoptée à leur égard procède d'une forte tradition conservatrice et patriarcale. Mais le film - pour des raisons évidentes de censure - ne peut pas aller très loin dans ce sens, la cinéaste ne parvenant pas à montrer comment les facteurs politiques, idéologiques ou religieux conditionnent et sont susceptibles d'affecter la vie de chacun, celle d'une femme en particulier.

Le long métrage de la réalisatrice iranienne est une sorte de conte cruel et beau, presque méditatif, dont l'action se déroule avec beaucoup de lenteur, construit sur de longs plans séquences. En contraste avec l'extrême beauté de certains paysages ensoleillés, FILLES DU SOLEIL est une véritable descente aux enfers.