Aime-moi, si tu peux

Affiche Aime-moi, si tu peux
Réalisé par Alice Wang
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 479

Critique

Tout semble séparer ces deux jeunes femmes qui se retrouvent dans un port taiwanais. L'une, débrouillarde, le cœur sur la main, mais taillée à la hache par le quotidien glauque: l'endroit est tenu par de petits malfrats capables de toutes les cruautés pour quelques billets. Elle vit là depuis de nombreuses années. Débarque un jour sa cousine, de leur village natal: gauche et timide, belle et fragile comme une porcelaine d'art. Grâce à l'accueil inconditionnel de la première, leurs destins se scellent dès l'instant de leur rencontre.

Alice Wang a étudié le design en Californie et les beaux-arts au Japon. L'esthétique de son film profite incontestablement de ces influences. Dans de beaux tableaux compartimentés, aux tons chaudement colorés, les deux héroïnes se déplacent comme dans un décor d'opéra. C'est bien le sentiment d'être au spectacle qui rend supportable la violence qui lacère le début et surtout la fin de cette ode tragique.

Le film cultive l'ambiguïté, avec un réel talent. Quelle est cette femme mystérieuse et fragile qui surgit de nulle part? Une cousine ou une clandestine, une enfant perdue ou une partie de soi qui vous rattrape à un virage de la vie? De quel genre d'amour est-il donc question? Alice Wang (également interprète) et Areil Lin restituent magnifiquement ces paradoxes.

Pourtant, le film ne parvient pas à tenir la longueur. L'ambiguïté, savamment entretenue, ne débouche sur rien d'assez signifiant pour convaincre au final: à moins que plusieurs références culturelles essentielles ne manquent au spectateur occidental.

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