Critique
Bud ferait n'importe quoi pour faire disparaître de sa mémoire les souvenirs qu'il a de Daisy, son ancienne épouse et son seul amour (dit-il). Une dernière tentative pour la rejoindre se révélera vaine. Comme est vain ce film du cinéaste indépendant américain Vincent Gallo qui nous balade en voiture du New Hampshire jusqu'en Californie. Caméra numérique agitée, cadrages approximatifs, lumière désastreuse, scène à classer cinéma X, platitude de la description du voyage (on veut bien croire qu'il n'y a rien à regarder et que Bud est déprimé, mais cela devient vite contagieux!), tout distille un ennui de plus en plus profond. Un voyage vraiment désastreux. Allez, roulez, il n'y a vraiment rien à voir.
Antoine Rochat
Il a une gueule. Une gueule de dur au cœur tendre et une dégaine de cow-boy. En tant qu'acteur, Vincent Gallo est une figure particulière dans le cinéma américain. A Cannes, il avait proposé, l'an dernier, son deuxième long métrage comme acteur et réalisateur. Et décidément, il se situe à mille lieues des prototypes hollywoodiens.
Malheureusement, cette fois, ce n'est pas en mieux. Il reprend à son compte le vieux principe du road movie, mais en ne conservant que la route et un véhicule. Par contre, il n'y a pas d'action ni de suspense, seulement un scénario maigrichon. Les scènes insignifiantes et lentes se succèdent à un rythme qui stresserait parfois un escargot. Il fait le plein d'essence de son van, rencontre l'une ou l'autre femme pour les abandonner tout aussi vite... Bref, il ne se passe rien, si ce n'est un défilé de superbes paysages sauvages.
La fin du film, une scène de sexe digne d'une production porno, explique les raisons de mal-être du personnage principal, un peu tardivement pour relancer l'intérêt du spectateur qui aurait tenu jusque-là. L'atrocité des événements racontés paraît dans toute sa brutalité. Certaines images, dont l'ultime scène, s'avèrent tellement ridicules qu'elles déclenchent bien involontairement le rire.
Ivan Corbisier, in CCAC
Ancien membre